Le Livre Bleu pour une stratégie nationale pour la mer et les océans en était la promesse. Publié en 2009 et rédigé sous l’autorité des plus éminents spécialistes français en la matière, la France montrait qu’elle s’intéressait enfin à son espace maritime

– le deuxième du monde de part l’importance de son déroulé littoral et son extension économique en mer. Et qu’elle reconnaissait enfin les enjeux et les priorités d’une politique maritime française reposant à la fois – et entres autres – sur une meilleure connaissance du milieu et sur des investissements permettant de développer une économie durable de la mer. Un vrai pari sur l’avenir.

Malgré un contexte budgétaire compliqué, contraignant notamment le fonctionnement des moyens opérationnels à la mer et le nombre de leurs missions, la stratégie nationale de recherche continue de valoriser comme il se doit les sciences marines françaises, historiquement à la pointe de la recherche mondiale dans ce domaine avec une expertise, des travaux et des collaborations internationales reconnus qu’ils soient notamment issus de l’Ifremer, du CNRS, de l’IRD ou encore du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.

Las, les actions répétées des gouvernements visant à baliser le chemin de la France en route vers 2030 laissent régulièrement sur le bas-côté le domaine marin et ses vertus essentielles pour le « redressement productif » de notre pays. Pas un mot sur la mer. Ni sur le potentiel économique pourtant mis en exergue par de nombreux spécialistes notamment regroupés au sein d’un Cluster Maritime Français et d’un Institut Français de la Mer défendant avec réalisme et force chiffres la croissance bleue confirmée à chacune des Assises de l’Economie maritime et du littoral.

N’y aurait-il donc rien aux yeux de nos économistes qui soit de nature à doper notre économie à l’aune de notre savoir-faire et de nos capacités d’innovation dans le domaine maritime ? N’y aurait-il rien à y trouver dans nos océans qui puisse servir l’humanité, l’homme d’aujourd’hui et celui de demain ? Et n’est–il pas de la responsabilité publique d’orienter la recherche vers ces nouveaux horizons, moins rebattus, autrement prometteurs ?

Et faut-il que l’initiative privée montre le chemin, pour qu’ensuite, convaincu par les premiers résultats, l’Etat reconnaisse qu’il s’agit d’un enjeu national et qu’il l’accompagne enfin ?

« On le sait, on le dit, on le répète : le monde sous-marin est un univers encore inconnu à plus de 90%. Comment le faire entendre ? Comment le faire comprendre ? »

L’océan est un monde complexe. Sa biodiversité et ses réserves de molécules ayant un intérêt pour la santé, la pharmacologie ou l’alimentation sont largement méconnus. De même que sa capacité à être le moteur énergétique de la planète, son premier producteur d’oxygène, son premier absorbeur de gaz à effet de serre et donc son régulateur fondamental en matière de climat.

A l’heure où les réserves et la disponibilité de certains minerais – manganèse, nickel, cobalt, terres rares…-  se tendent, peut-on ignorer 70% de la surface du globe , ne pas réaliser l’inventaire des ressources potentielles des fonds et disposer ainsi de précieux renseignements sur la possibilité de les exploiter dans le respect de leur environnement fragile ?

Océan et climat : mieux comprendre pour mieux agir

Les équilibres planétaires de demain sont en lien direct avec les océans et leur relation intime avec l’atmosphère terrestre : augmentation de la température et de la concentration en gaz à effets de serre d’un côté, hausse du niveau global des océans, acidification, disparition d’écosystèmes productifs et protecteurs, raréfaction des ressources vivantes … de l’autre. Sans parler des diverses pollutions qui aggravent le processus de dégradation de nos océans. Or certains de ces déséquilibres sont sources de risques majeurs pour les sociétés humaines et l’environnement dans lequel elles s’inscrivent : disparition de terres côtières cultivables ou habitables, déplacements de populations littorales et insulaires, risques pesant sur la capacité de l’océan à assurer de manière pérenne son rôle de puits de carbone, impacts non mesurés à ce jour sur la principale source de production d’oxygène (60%), raréfaction de la ressource en protéines marines naturelles, augmentation des phénomènes météorologiques de type catastrophique et de leur impact sur les communautés humaines et sur l’agriculture…

Largement absent jusqu’à ce jour des grands rendez-vous portant les négociations sur le climat, le rôle majeur des océans dans la régulation climatique doit désormais être pris en compte. Ce doit être notamment le cas lors de la Conférence de Paris qui, en décembre 2015, veut marquer un virage majeur dans le processus post-Kyoto et vise à parvenir à un nouvel accord international sur le climat en vue de limiter le réchauffement climatique et donc ses effets à rebours sur l’océan, le capital survie de la planète bleue.

Il est donc bien entendu primordial de continuer à mieux étudier, pour mieux les comprendre et affiner les modèles prédictifs, les mécanismes qui régissent le couple océan-atmosphère et les interactions qui par le biais du réchauffement climatique risquent d’impacter durablement la capacité de l’océan à jouer son rôle de régulateur planétaire. Mais il est tout aussi important de développer des plateformes de diffusion de la connaissance marine permettant de mener parallèlement un travail de plaidoyer et de sensibilisation envers les pouvoirs publics et les grands décideurs. De telles plateformes existent déjà (IOC/Unesco, Global Ocean Forum, Global Ocean Commission, Plateforme Océan-Climat…) s’appuyant sur des grandes organisations internationales et françaises de recherche (NOAA, NASA, POGO, CNRS CNES, Ifremer…).

Cependant la mise en place de dispositifs de mesures et d’analyses continues demeure essentielle et les réseaux de bouées automatiques et de satellites océanographiques peuvent être aujourd’hui utilement complétés par de nouveaux systèmes et de nouveaux programmes permettant de renforcer le maillage de connaissance de l’écosystème marin. C’est notamment le cas avec le projet SeaOrbiter, station océanique internationale permanente au cœur des océans permettant non seulement de changer de paradigme en matière de recherches marines mais aussi de provoquer une prise de conscience collective indispensable par l’adhésion du plus grand nombre aux grands enjeux océaniques.

SeaOrbiter : un laboratoire pluridisciplinaire au cœur des océans

En permettant l’observation continue in situ et l’étalonnage local des observations par satellite, SeaOrbiter, création de l’architecte Jacques Rougerie accompagné d’une équipe d’experts internationaux, permet d’étudier les mécanismes fondamentaux qui régissent l’interaction entre océan et atmosphère et ainsi d’apporter une contribution essentielle à la compréhension du rôle des mers et océans dans les équilibres planétaires. Il permet en particulier d’alimenter les bases de données indispensables à l’élaboration des modèles de prévision de changement climatique et du cycle du carbone, bases de données aujourd’hui notablement sous échantillonnées.

En accompagnant durablement la même masse d’eau, SeaOrbiter permet d’évaluer les interactions entre les mécanismes physiques, chimiques et biologiques, à l’interface entre air et eau, en fonction de l’heure, de la saison, de la latitude, du vent, du courant, de la proximité des côtes. La surface des océans est par ailleurs couverte d’une couche fine de particules qui influe en particulier sur la formation des nuages. Or la compréhension de ces phénomènes est essentielle pour la compréhension des mécanismes atmosphériques locaux.

Au travers de l’évolution de la faune et des organismes accompagnant sa dérive, SeaOrbiter permet aux scientifiques d’étudier l’ensemble de la chaîne alimentaire océanique, des plus gros individus aux millions de quasi-invisibles planctons, microbes et virus. Cette observation permet également d’analyser l’évolution de l’acidité des océans et son impact sur leur capacité à capter le carbone atmosphérique.

Du fait de son niveau de vie pressurisé en accès direct sous-marin, permettant de renforcer ses capacités opérationnelles humaines de façon unique, SeaOrbiter permet non seulement des opérations très longues durée en plongée, mais aussi l’étude du comportement physiologique des aquanautes dans un environnement saturé comme le comportement psychologique d’un équipage en milieu confiné et complexe.

A  la recherche d’espèces inconnues et de nouveaux modes de production marine

Du fait de son fonctionnement en mode dérive, SeaOrbiter permet des analyses et des expérimentations acoustiques nouvelles, en particulier aux basses fréquences, permettant aussi bien des mieux comprendre les mécanismes de transmission des sons sous-marins et, en combinant écoute et observation des animaux, d’évaluer les évolutions des populations et de mieux comprendre leur communication, leur migration et leur comportement social.

« Alors que certaines espèces halieutiques sont aujourd’hui surexploitées, de nombreuses ressources maritimes ne sont pas encore étudiées (flore sous-marine, aquaculture de pleine eau, composés marins pour l’alimentation humaine, …) »

A l’image de la spiruline en Afrique (algue alimentaire aux propriétés protéiques exceptionnelles), l’Océan est susceptible de renfermer les nutriments qui permettront à en croire les spécialistes de résoudre une grande partie de la faim dans le monde. D’autant plus lorsque l’on sait que l’aquaculture maritime végétale demeure encore très peu développée.

SeaOrbiter permet donc également de développer une ferme marine dérivante afin d’explorer de nouveaux protocoles d’élevage de la ressource marine pour une alimentation humaine respectueuse de l’environnement. SeaOrbiter déploie tous les principes permettant d’étudier le développement de chaînes alimentaires en pleine eau – notamment sur le principe d’agrégation de vie et des dispositifs de concentration de poissons – et de créer naturellement les bases d’un développement de ressources en protéines marines à grande échelle.

Biologie marine : de nouvelles réponses

L’univers marin renferme de nombreuses molécules inconnues susceptibles d’être exploitées demain pour l’élaboration de produits alimentaires, de médicaments, de traitements, de bio-carburants.

La découverte de ces molécules et de nouvelles formes d’expression du vivant dans le domaine marin puis leur étude (propriétés, analyse séquentielle,…) contribuent à faire avancer tous ces domaines. La révélation de protéines inconnues, d’archétypes vivants primaires non étudiés jusqu’à maintenant, de phénomènes naturels ignorés permettent véritables innovations biotechnologiques.

A titre d’exemple, les micro-organismes -bactéries et virus- extrêmophiles des plaines abyssales présentent des caractéristiques exceptionnelles de développement en milieu hostile, sans lumière, parfois sans oxygène, dans des univers que l’on pensait il y a peu d’années impropre toute forme de vie. Il en est de même de toute une frange d’organismes marins vivant au-delà du plateau continental et constituant notamment au-dessus des nombreux monts sous-marins à découvrir des points chauds de biodiversité marine.

« L’océan est aujourd’hui considéré par les spécialistes comme un véritable cyclotron de production métabolique et génomique où l’intégralité du matériel génétique des abysses se renouvellerait intégralement toutes les 72 heures. »

Des initiatives se multiplient dans le monde pour explorer et valoriser la faune, la flore et le microbiome marin Elles sont aujourd’hui financées par des grandes organisations scientifiques internationales (National Science Foundation ou Natural Environment Research Council) et Européennes (European Marine Biological Resource Centre) ou font l’objet de financements privés ou mixtes :

  • Graig Venter (Venter Institute), bien que critiqué par une frange de la communauté scientifique, il a ouvert la voie et a clairement indiqué, à plusieurs reprises, qu’il souhaitait avoir une approche génomique de l’océan et que tout moyen navigant lui permettant d’échantillonner et de séquencer des molécules marines avait sa priorité.
  • France Génomique en partenariat avec le CEA et l’EMBL d’Heidelberg a lancé un grand projet meta-omics du plancton en collaboration avec TARA dans le cadre des Investissement d’Avenir (Grand Emprunt), le projet Oceanomics. Les premiers résultats de séquençage issus de l’expédition TARA, pourtant limitée dans sa capacité d’échantillonnage à la couche superficielle de l’océan, sont édifiants : près de 80% du matériel génétique récolté est inconnu et code pour des fonctions qui le sont tout autant. D’autres collaborations avec le CNRS et l’Institut de Génomie sont par ailleurs inscrites au programme d’Oceanomics sur des aspects de recherche axés sur de nouvelles activités biocatalytiques ou de chimie anti tumorale issues des micro-organismes marins ou dérivées du milieu marin.
  • Les laboratoires Pierre Fabre se sont associés avec des partenaires publics et privés afin de créer un nouveau centre de recherche en biodiversité et biotechnologies marines au sein du laboratoire Arago de Banyuls sur Mer qui dépend de l’Université de Paris VI et du CNRS.
  • La valorisation thérapeutique des molécules issues du milieu marin est bien réelle, avec comme exemple un anti-cancéreux Yondelis, identifié à partir d’un éponge de mer et commercialisé par la société PharmaMar qui continue de travailler avec des organismes tel l’Ifremer et l’Université de Bretagne Occidentale pour identifier des nouveaux principes actifs.
  • L’EMBRC (European Marine Biological Ressources Center) appuie le développement des connaissances fondamentales en biologie marine, en particulier en facilitant les échanges entre les chercheurs, en développant le partage des études, et en soutenant les meilleurs programmes de recherche.

L’exploitation de ces données et molécules découvertes en haute mer échappe aujourd’hui encore aux problématiques juridiques liées à celles issues d’investigation et d’échantillonnage réalisés dans les zones économiques exclusives.

Par sa capacité de prélèvement et d’analyse des micro-organismes océaniques, SeaOrbiter permet de découvrir et d’évaluer d’innombrables sources de nouvelles molécules biochimiques composantes essentielles de futurs produits alimentaires, pharmaceutiques, de produits de beauté et de protocoles médicaux innovants…

L’Etat de l’art

Les moyens actuels d’investigation, d’analyse et d’échantillonnage de l’océan s’appuient pour partie sur des flottes océanographiques et des expéditions de type ‘’TARA’’ et sur des réseaux de mesure automatisés embarqués à bord de bouées et de satellites scientifiques.

Les premiers (navires et expéditions), bien qu’ouverts à un spectre de recherches large, sont limités, du fait de leur mode de navigation et de déploiement opérationnel, au prélèvement discontinu du milieu marin, et dans des masses d’eau très circonscrites.

Ils sont en outre très dépendants des conditions de mer pour leurs opérations, les mises à l’eau et récupérations de personnes comme d’engins ne pouvant se réaliser que dans les conditions assez calmes.

Les seconds (engins automatisés) ont pour eux la continuité de mesure, mais sont en revanche limités dans le spectre scientifique de leurs activités. Ils ne permettent par ailleurs pas d’intégrer d’observateur humain dans leurs routines quotidiennes ni de possibilités d’envoi d’engins rayonnants autour d’eux ou vers les profondeurs. De ce fait, la discontinuité des prélèvements et mesures constatée pour les navires est généralisée dès que l’on s’intéresse à la colonne d’eau, unité significative au titre de la connaissance et de la compréhension de l’écosystème marin.

Les promesses de nouveaux moyens d’exploration : SeaOrbiter et la recherche biologique marine

Des solutions originales de collecte, telles que celles permises par le vaisseau SeaOrbiter – à la fois engin dérivant et engin habité, permettant un accès quasi permanent au monde sous-marin du fait de son architecture le rendant très peu dépendant des conditions de mer et de son hangar sous-marin accessible par plongeurs et engins pilotés, dirigés ou commandés-  permettront d’implémenter des principes opérationnels nouveaux. En accueillant le premier laboratoire mobile et permanent de biotechnologie marine embarqué, doté des appareils scientifiques de dernière génération pour l’analyse et le séquençage de molécules extraites d’organismes et de micro-organismes marins et éventuellement pour tester d’abord in vitro puis ultérieurement in vivo, de nouveaux composants biologiques, moléculaires et génétiques, il permettra un échanges de données en temps réel avec des équipes de recherche basées dans des laboratoires à terre.

Le challenge de la collecte et de la remontée des organismes vivants depuis les grandes profondeurs  (‘’aspirateur abyssal’’) conduira à développer des chambres de récolte et de culture hyperbare 4000m en lien direct avec un séquenceur automatique afin de pallier à la véritable barrière à laquelle font face les chercheurs actuellement.

Le patrimoine biologique extrait permettra donc demain aux chercheurs de mieux développer plusieurs axes de recherche innovants :

  • Nouvelles molécules et substances naturelles pour des applications alimentaires et thérapeutiques. Les approches mėta-gėnomiques sont en train de révéler une diversité insoupçonnée de la flore microbienne océanique. Les toutes dernières découvertes confirment  la présence d’une flore riche y compris dans les fonds abyssaux. Les micro-organismes vivant dans ces conditions particulièrement extrêmes pourraient produire et utiliser des éléments naturels et des réactions biochimiques totalement inconnues que l’on pourrait répliquer sous forme d’analogues de synthèse. Ces espèces extrémophiles ont en effet développé des adaptations moléculaires et génétiques originales pour survivre dans des écosystèmes particulièrement hostiles et concurrentiels. Certains de ces mécanismes enzymatiques, métabolites, lipides ou protéines pourraient ouvrir des perspectives thérapeutiques et nutritionnelles exclusives et innovantes, notamment pour lutter contre des maladies métaboliques (diabètes, obésité) et dégénératives (par ex. Alzheimer), cardiovasculaires, certains types de cancers et les pathologies et déficiences dues à la sénescence ainsi que pour le développement de nouveaux produits et compléments alimentaires.
  • Nouveaux micro-organismes ou composés biologiques ayant des propriétés antibactériennes, antivirales, antifungiques ou immunomodulatrices. Ces derniers pourraient être utilisés pour ouvrir de nouvelles pistes anti-infectieuses.
  • Micro-organismes ayant des nouvelles capacités et voies de synthèse ou de métabolisme pour les biotechnologies ou la biologie synthétique (bioproduction). Les échanges métaboliques et génétiques entre ces micro-organismes seraient dynamiques et nécessaires à leur survie et leur adaptation. L’identification de nouveaux gènes, de voies et modes de signalisation ainsi que de réactions biochimiques pourraient déboucher sur la conception de micro-organismes synthétiques pour la production de composés biologiquement complexes et d’intérêt thérapeutique comme alimentaire.
  • Similitudes de fonctionnement entre le milieu naturel extrême et des problématiques d’alimentation et de santé humaine. Une plus grande connaissance de la microfaune marine pélagique et abyssale permettrait d’étudier les possibilités de transfert génétique et de chimiosynthèse adaptatives. Certaines de ces adaptations des organismes des grands fonds à des conditions physico-chimiques extrêmes pourraient bénéficier à des domaines tels que :
  • Les adaptations à l’hypoxie, notamment la capacité de respiration et de production énergétique en conditions hypoxiques
  • L’identification de nouveaux biomarqueurs permettant de détecter des changements d’état physiologique (par ex. évolutions physico-chimiques défavorables associées aux pathologies de l’intestin)
  • Le codage et la production de protéines alimentaires de synthèse ou de compléments nutritionnels 

Biomimétique

L’univers marin renferme enfin à travers l’expression du vivant les molécules chimiques de demain qui seront développées et utilisées par de nombreux secteurs industriels. Les recherches en la matière ne sont qu’incomplètes et de nombreux domaines peuvent y voir de potentielles innovations.

Les nouvelles molécules marines organiques (notamment issues des micro-algues, des virus, des bactéries, …) mises à jour grâce à SeaOrbiter peuvent rentrer demain dans la composition d’un certain nombre de protocoles industriels permettant la réalisation de matériaux constitutifs ou de produits dérivés intégrant plus de composantes naturelles.

En outre, ces découvertes offrent des potentialités de développement en matière de biomatériaux et d’éco-matériaux qui peuvent conférer à la France et à ses industriels un avantage concurrentiel et une avance certaine dans ce domaine prometteur pour l’avenir.

SeaOrbiter, un concept opérationnel novateur dédié à une science continue au cœur des océans

SeaOrbiter est un vaisseau d’exploration unique au monde et une plateforme laboratoire scientifique universelle dédiés à la découverte du monde sous-marin et à l’éducation au développement durable appliqué à l’Océan.

SeaOrbiter c’est tout à la fois maison sous-marine nomade sans aucun équivalent dans le Monde, pouvant accueillir de 18 à 22 personnes pour des missions de longue durée dans un vaisseau semi-submersibles de 58 m de haut organisé sur 12 niveaux dont 6 sous la mer, laboratoire scientifique permanent au cœur des océans, accueillant des scientifiques pour des programmes de recherche afin d’observer, écouter et étudier les océans en continu, base sous-marine pressurisée aux capacités exceptionnelles, offrant la capacité de pratiquer des sorties permanentes et directes dans le milieu sous-marin à -12m, en plongée autonome et plateforme de communication multimédia unique, permettant de partager en temps réel avec le grand public l’aventure, l’exploration et la connaissance des océans.

Les missions accueillies par ce vaisseau du 21e siècle doivent entre autres permettre de mieux comprendre les relations entre océan et atmosphère, la modification des équilibres planctoniques, la diminution de la biodiversité, les conséquences du réchauffement climatique.

SeaOrbiter permettra aussi de découvrir et de valoriser les richesses marines, avec des applications dans des domaines aussi variés que la santé, la nutrition, les biotechnologies et l’énergie.

SeaOrbiter est enfin un formidable outil de pédagogie éducative sur le milieu marin, avec une vocation universelle affirmée et un rayonnement à l’échelle mondiale.

De par son design et sa technologie novateurs, SeaOrbiter propose des possibilités d’exploration, d’observation et de navigation différentes de celles offertes par les navires océanographiques traditionnels et s’inscrit donc en complément de ceux-ci comme d’autres outils de mesure de l’océan tels que les bouées et sondes automatiques ou les satellites dédiés à l’océanographie spatiale.

SeaOrbiter possède en outre des capacités de positionnement dynamique originales et autorise par ailleurs la mise à l’eau d’un certain nombre d’engins de mesure et d’exploration complémentaires (ROV, AUV, mini sous-marin…) de manière plus facile qu’à partir de vaisseaux support traditionnels.

Vaisseau d’exploration, porteur d’un grand projet éducatif et de communication sur les océans, est proposé à la communauté scientifique internationale afin d’accueillir à son bord des programmes de recherche ou des protocoles s’inscrivant dans des programmes en cours et permettant soit de les compléter soit de leur donner une nouvelle dimension. Les scientifiques seront donc accueillis à bord pour y conduire des programmes pluridisciplinaires validés par un comité de pilotage scientifique international dont les composantes françaises sont l’Ifremer et le CNRS.

SeaOrbiter permet d’envisager des investigations en continu à partir de capteurs multiples permettant d’appréhender à la méso échelle (échelle intermédiaire ente l’échelle planétaire et l’échelle locale) l’organisation et le fonctionnement de l’écosystème pélagique en s’affranchissant des contraintes liés aux plateformes d’études conventionnelles. Il combine les avantages d’un navire océanographique (laboratoire embarqué, pro-activité des scientifiques du bord, moyens de plongée humains et technologiques, engins de capture…), d’un laboratoire sous-marin du type Aquarius (immersion constante dans le monde sous-marin et possibilités capacité d’accès permanent au monde sous-marin…) et d’une bouée automatique (relevés de mesures automatisés, multiplicité des types de mesures, transmission des données…) et se veut en même temps une plateforme dédiée à l’éducation grâce à un système mondial de liaisons de données multimédia à haut débit. Il offre ainsi des possibilités d’observation, d’analyse et de diffusion de connaissance bien supérieures à celles de bouées indépendantes (limitées en nombre de capteurs du fait de leur structure physique, de leur limitation en alimentation électrique, de l’absence d’opérateur…), ou à celles de navires de recherche (observations ponctuelles et intrusives, bruit du navire, coût journalier d’exploitation…).

En quelques notions-clé, SeaOrbiter se distingue donc par :

  • La permanence et la continuité de l’observation et de l’analyse in-situ
  • La découverte du monde sous-marin océanique par la présence en continu de l’homme sous la mer
  • La possibilité de déployer 24h/24 de nombreux moyens d’observation et d’outils d’analyse sous-marins
  • La conduite de missions longue durée au cœur de l’océan permettant d’améliorer les protocoles de recherche et les possibilités de compréhension et d’exploration de l’écosystème pélagique
  • La capacité à travailler en mode silencieux pour une meilleure captation des données sous-marines
  • La collecte et la transmission de données observées en temps réel dans de nombreux domaines applicatifs.

Ce vaisseau propose ainsi une approche novatrice de l’étude du fonctionnement de l’océan par une intégration complète de la chaine de mesures sur toutes les dimensions marines, associée à la possibilité d’analyse pro active par des scientifiques embarqués, et la diffusion des données à l’échelle mondiale.

Il s’inscrit ainsi dans la dynamique de la France maritime et dans sa tradition scientifique et exploratoire internationalement reconnue. Son programme international intègre d’ailleurs quelques leaders mondiaux du secteur maritime français dont SeaOrbiter présente ou illustre l’esprit de découverte et l’engagement dans l’innovation.

Le soutien permanent apporté à SeaOrbiter par le Cluster Maritime Français trouve d’ailleurs sa source profonde dans ce besoin d’élan partagé, de catalyseur de ces activités variées, beaucoup d’entre elles se retrouvant à travers les multiples champs de découverte et de progrès dont SeaOrbiter est l’expression.